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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 17:38

 

Et si l’on oubliait la théâtralité, ses énigmes, ses sempiternelles questions pour revenir à un essentiel… pour interroger le plus simple évènement humain, politique, littéraire ?

La prise de parole devant public, la volonté de convaincre autrui, de se le rallier, de lui révéler une vérité ignorée tient de la magie. Combien de fois notre monde, nos petites existences ont-elles été transformées à cause d’un discours, d’une conférence ? Combien d’hommes ou de femmes se sont-ils révélés ou oubliés en prenant la parole ?

Le festival proposé par Urszula Mikos tentera de cerner ces moments privilégiés où tout se dit, se trahit… dans la passion, l’habilité ou la maladresse.

Quoi de plus légitime que d’interroger cette forme étonnante et extrême, sans doute la forme sociale, réelle, la plus proche de l’art ? Un individu s’octroie ou se voit octroyer le droit de s’adresser à la communauté. Possesseur d’un savoir, d’un pouvoir ou d’une compétence singulière, il expose un point de vue univoque. En général aucune remise en question possible dans ce processus… le conférencier est là pour convaincre ou expliquer, voire séduire.

Il semble alors intéressant de décrypter et de figurer l’ensemble des mécanismes qui président à ce jeu de société : les poses, les techniques rhétoriques, les attitudes liées à cette performance. Autant d’éléments qui concourent aussi, parfois, à manipuler, à tromper l’auditoire.

Evidemment, il devient possible de montrer les dérapages éventuels… D’un côté, on peut percevoir les excès liés à la griserie de cette prise de pouvoir par la parole, à sa violence possible – car s’adresser efficacement à la foule ne suppose pas d’avoir quelque chose de légitime à dire. La plupart des hommes politiques nous le prouvent continuellement, même si leur statut ou leur technique leur permet de poursuivre inlassablement leurs « jeux ». De l’autre, on peut distinguer les dérives, les maladresses liées à la pression de ce moment d’exposition, à la fragilité du conférencier, à son inadéquation à sa tâche. Que se passe-t-il quand, mal outillé, mal préparé, on se trouve incapable de formuler une pensée convaincante, qu’on se met à errer à travers ses propres pensées, ou affects ? Que montre-t-on vraiment ?

 

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